À Cannes, la légende vivante du cinéma Robert De Niro a fait une entrée triomphale, couronnée par la remise de la Palma d’honneur, tandis qu’en coulisses il révélait une confidence intime sur sa peur de la mort. Voici comment l’icône de “Taxi Driver” a mêlé émotion, hommage familial et engagement artistique lors de cette 78ᵉ édition du festival.
Une ovation pour une carrière d’exception
Le 14 mai, dès son apparition lors de la cérémonie d’ouverture, Robert De Niro a déclenché une standing ovation qui a grondé dans le grand Théâtre Lumière. Public, critiques et professionnels ont salué l’homme qui a marqué plusieurs générations par son intensité, de Vito Corleone à Jake LaMotta.
Le lendemain, à la salle Debussy, De Niro a été accueilli « comme un rockeur », soulignant l’émotion collective. Très touché, il s’est prêté à un « Rendez-vous » avec JR, artiste et réalisateur du documentaire The Past Goes Fast, consacré à son propre père, peintre et sculpteur.
Peur de la mort et transmission familiale
Dans un moment de grande sincérité, l’acteur de 81 ans a avoué : « J’ai peur de la mort, mais je n’ai pas le choix ». Cette phrase, prononcée avec la gravité qui le caractérise, a surpris un public peu habitué à entendre le comédien évoquer ses fragilités. Pour De Niro, évoquer la finitude fait partie intégrante de son travail : « Le cinéma met en scène la vie, mais il nous rappelle que le temps nous est compté ».
Le projet The Past Goes Fast est né du désir de partager l’héritage de Robert Henry De Niro, son père, artiste homosexuel resté trop longtemps dans l’ombre. À travers des images d’archives et des témoignages, le documentaire explore :
- Le parcours d’un artiste méconnu, sculpteur et poète.
- La séparation entre Robert De Niro Sr. et Virginia Admiral, sa mère.
- La quête d’identité d’un fils cherchant à préserver la mémoire d’un parent disparu.
Un engagement politique et artistique
Au fil de son intervention, De Niro n’a pas hésité à affirmer que « l’art est une menace pour les autocrates et les fascistes ». Cette déclaration, vigoureuse et sans concession, intervient dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes. Pour lui, défendre la liberté d’expression et l’art sous toutes ses formes est un contre-pouvoir décisif face aux régimes autoritaires.
Son discours a d’ailleurs inspiré plusieurs artistes présents, qui ont salué l’impact de son engagement sur la scène internationale.
Les influences marquantes du jeune acteur
Interrogé sur les figures qui l’ont inspiré au début de sa carrière, De Niro a cité en public :
- Lawrence Olivier : le classicisme shakespearien incarné.
- Marlon Brando : l’intensité émotionnelle et la révolution du jeu naturaliste.
- Montgomery Clift : la vulnérabilité et l’intériorité à fleur de peau.
- James Dean : la force de la jeunesse et la fragilité.
Ces légendes ont défriché les codes du jeu face caméra et ouvert la voie à des interprétations plus introspectives, que De Niro a adoptées pour construire ses personnages complexes et inoubliables.
Le plaisir du partage et du futur
Entre deux extraits du film, l’acteur-producteur a pris le temps d’évoquer ses envies pour l’après-cinéma : « Je veux que mes enfants et toute la famille découvrent le grand-père qu’ils ne connaissaient pas ». Cet appel à la transmission résonne comme une leçon de vie : « Grandir et vieillir sont un cadeau, car l’expérience rend plus sage et plus riche humainement ».
Robert De Niro a aussi confirmé la poursuite du tournage avec Quentin Tarantino et Leonardo DiCaprio, promettant un nouveau rôle marquant aux amateurs de « Once Upon a Time in Hollywood ».
Des moments forts déjà gravés dans l’histoire
Ce passage au Festival de Cannes 2025 restera dans les mémoires comme un moment de vérité sur la condition humaine, un hommage à l’art et une mise en lumière du pouvoir du documentaire pour rendre vivante la mémoire familiale. Entre standing ovation, confidences sur la peur de la mort et plaidoyer pour la liberté artistique, Robert De Niro a offert une leçon d’humilité et de passion à un public conquis.