Une menace de déportation imminente pour 60 activistes afghanes

Depuis 2022, de nombreuses militantes afghanes avaient trouvé refuge au Pakistan pour échapper au régime taliban, mais leur sentiment de sécurité s’est rapidement transformé en cauchemar : 60 d’entre elles, courageuses défenseures des droits des femmes, sont désormais menacées de renvoi vers un Afghanistan où prison, tortures ou exécution les attendent.

Le récit poignant de Zahra Mousavi

Zahra Mousavi, 29 ans, incarne ce drame. Arrivée au Pakistan en 2022, elle espérait un havre de paix. Pourtant, ce 22 février, la police pakistanaise, vêtue en civil, a frappé à sa porte :

  • Perquisition à domicile : saisie de documents et arrestation improvisée.
  • Détention en camp : elle et sa fillette ont été confinées durant 48 heures dans des conditions insalubres.
  • Libération conditionnelle : seule la pression d’ONG locales lui a valu un retour à la liberté contre promesse de coopération.
  • Son témoignage à la Deutsche Welle dévoile un avenir incertain : un timbre apposé sur un document de déportation pourrait briser sa vie et celle de sa famille.

    Portrait collectif : qui sont ces militantes ?

    Ces 60 femmes partagent un même profil :

  • Âge moyen : entre 25 et 35 ans.
  • Parcours : universitaires, journalistes, avocates ou enseignantes.
  • Engagement : lutte pour l’éducation des filles, dénonciation des exactions talibanes, défense des libertés fondamentales.
  • Statut au Pakistan : réfugiées sans statut légal, dépendant d’un visa humanitaire temporaire.
  • Cette coalition de voix éveille un véritable espoir de changement, jusqu’à ce qu’elle se heurte à la fermeture croissante des frontières pakistanaises.

    Le cadre juridique et politique de la déportation

    Inscrite dans la politique migratoire d’Islamabad, la politique de rapatriement imposée repose sur :

  • Loi sur l’immigration (amendée en 2025) : suppression du renouvellement automatique des permis pour réfugiés afghans.
  • Accords bilatéraux : Pakistan-Afghanistan, révisés sous pression internationale.
  • Pression sécuritaire : Islamabad justifie ces mesures par la lutte contre le terrorisme et la lutte contre les réseaux extrémistes.
  • Or, une fois renvoyées, ces activistes risquent une répression immédiate par les tribunaux talibans, dont le seul verdict connu est l’arbitraire et la violence.

    Les appels à la communauté internationale

    Plusieurs ONG et députés européens ont lancé un appel urgent :

  • Signature de pétitions en ligne pour suspendre les déportations.
  • Interventions diplomatiques auprès du gouvernement pakistanais.
  • Mobilisation des ambassades pour obtenir des visas humanitaires d’évacuation.
  • Des plateformes telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont relayé ces appels, insistant sur l’obligation de non-refoulement inscrite dans la Convention de Genève.

    Une existence en clandestinité

    Pour échapper aux rafles, beaucoup d’activistes vivent désormais cachées :

  • Changements fréquents de logement pour échapper aux dénonciations
  • Utilisation de faux papiers et de réseaux de solidarité féminine
  • Dépendance à l’aide de collectifs locaux pour se procurer nourriture et médicaments
  • Cette vie sous terre reflète la résilience de ces femmes, mais aussi la peur constante d’être découvertes et expulsées.

    Une urgence humanitaire et politique

    La situation prend une tournure critique alors que le Pakistan accélère les déportations : selon les médias locaux, plusieurs convois ont déjà quitté les camps fin avril. Le sort des 60 activistes afghanes repose entre les mains d’autorités pakistanaises fragilisées par la pression économique et sécuritaire, et d’une communauté internationale qui, pour l’instant, se prononce essentiellement par des déclarations de principe.

    Comment agir ?

    Toutes celles et ceux qui souhaitent aider peuvent :

  • Signer les pétitions en ligne dédiées sur les sites d’Amnesty et du HCR.
  • Contacter leur représentation diplomatique pour demander un soutien concret aux réfugiés.
  • Faire un don aux ONG assurant le soutien juridique et matériel aux militantes.
  • La mobilisation citoyenne et solidaire reste le dernier rempart face à l’arbitraire : chaque voix compte pour empêcher un drame annoncé.

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