Une baisse spectaculaire des condylomes en dix ans

En Italie, les infections par le papillomavirus humain (HPV) ont fortement reculé : les diagnostics de condylomes anogénitaux ont diminué d’environ deux tiers entre 2013 et 2022. Cette information, issue des registres de l’Institut Dermatologique San Gallicano de Rome, l’un des principaux centres italiens spécialisés dans les infections sexuellement transmissibles, confirme l’efficacité des mesures de prévention mises en place.

Les chercheurs ont analysé près de 10 000 cas de condylomes relevés entre 1991 et 2022. Après un pic de cas atteint en 2013, le nombre de diagnostics a décliné de manière constante, pour atteindre en 2022 seulement un tiers des observations faites dix ans plus tôt. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes de moins de 24 ans, qui bénéficient des campagnes de vaccination HPV depuis le début des années 2000.

Focus sur les condylomes : symptômes et virus en cause

Les condylomes, aussi appelés verrues génitales, sont provoqués majoritairement par les types 6 et 11 du papillomavirus humain. Ils se manifestent par des petites excroissances charnues, souvent indolores, au niveau des organes génitaux ou de la zone anale. Bien que bénins, ces lésions peuvent être inesthétiques et entraîner une gêne psychologique ou des complications locales en cas de papillomatose extensive.

Dans la plupart des cas, l’infection par ces types de HPV reste silencieuse et peut régresser spontanément. Cependant, chez 10 à 20 % des personnes infectées, le virus persiste et peut nécessiter un traitement local (cryothérapie, laser, crème antivirale) voire une prise en charge plus lourde si les condylomes se multiplient ou résistent.

Le rôle essentiel du vaccin HPV

Le recul des condylomes s’explique largement par l’introduction du vaccin contre le HPV dans le calendrier vaccinal des adolescents. Initialement proposé aux jeunes filles, il s’adresse désormais aux garçons et aux jeunes adultes jusqu’à 26 ans dans de nombreux pays. Le vaccin couvre les types 6 et 11 – responsables des condylomes – ainsi que les types à haut risque oncogène (16 et 18).

  • Protection directe : une immunisation avant tout premier contact sexuel empêche l’installation des infections à HPV 6 et 11.
  • Immunité de groupe : une couverture vaccinale élevée réduit la circulation du virus dans la population.
  • Prévention des complications : en plus des condylomes, le vaccin protège contre les cancers du col de l’utérus, de l’anus, de la vulve, du pénis et de l’oropharynx.

Selon la Fondation Umberto Veronesi, les générations vaccinées bénéficient aujourd’hui d’une incidence de condylomes extrêmement basse, témoignant de l’impact direct de la vaccination sur les infections sexuellement transmissibles.

Chiffres clés de l’étude San Gallicano

L’étude italienne met en lumière plusieurs enseignements majeurs :

  • 10 000 cas analysés sur 31 ans (1991–2022).
  • Pic de 2013 avec le nombre de diagnostics le plus élevé.
  • Réduction de 66 % du nombre de condylomes entre 2013 et 2022.
  • Baisse prépondérante chez les moins de 24 ans, tranches d’âge où la vaccination est la plus répandue.

Ces données soulignent l’importance d’une vaccination précoce et d’un suivi régulier pour maintenir la diminution des infections HPV dans les années à venir.

Recommandations pour une prévention optimale

Pour renforcer encore la lutte contre les infections à HPV, plusieurs actions complémentaires sont préconisées :

  • Vaccination systématique des adolescents garçons et filles avant le début de la vie sexuelle.
  • Information et sensibilisation des jeunes et de leurs familles sur les modes de transmission et l’intérêt du vaccin.
  • Dépistage régulier par frottis cervical pour les femmes, afin de détecter précocement les lésions HPV à haut risque.
  • Préservatif et pratiques sexuelles protégées pour limiter la transmission des infections sexuellement transmissibles.
  • Suivi des personnes à risque ou immunodéprimées, susceptibles de présenter des formes plus sévères ou persistantes.

En combinant vaccination, dépistage et bonnes pratiques, la communauté médicale espère voir se poursuivre la tendance à la baisse des condylomes et réduire à terme l’incidence des cancers liés au HPV.

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