Dans le paysage scientifique de l’Italie, l’écologie se distingue comme le domaine STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) où la parité de genre est non seulement atteinte, mais dominée par les femmes. Selon une étude récente de l’Istat, 61 % des professionnels des sciences geobiologiques dans le secteur de l’écologie sont des femmes, un chiffre qui contraste fortement avec la sous-représentation féminine persistante dans les autres disciplines STEM.
L’écologie : un domaine STEM à majorité féminine
Alors que dans d’autres branches des STEM, un fossé de genre demeure important, l’écologie voit émerger des figures féminines passionnantes et engagées. Ces femmes ne se contentent pas de contribuer à l’avancement scientifique mais se positionnent également à la pointe de l’activisme environnemental, prônant un monde plus juste et durable. Cette implication n’est pas fortuite. Historiquement, les femmes ont souvent fait preuve d’une empathie particulière envers la nature, jugée par nombre d’écoféministes comme une extension logique de leur capacité à donner la vie et à nourrir. Cette perspective suggère un réseau naturel entre la manière dont les femmes et la nature peuvent toutes deux être maltraitées par des systèmes patriarcaux.
Figures emblématiques de l’engagement écologiste
La communauté scientifique italienne met notamment en avant des figures telles que Silvana Galassi, ancien professeur d’écologie à l’Université de Milan, et auteure du livre « Dalla parte di Gaia ». Dans son ouvrage, elle explore les intersections entre la science, l’écoféminisme et la justice environnementale. Sa démarche met en lumière à quel point la crise écologique actuelle est autant une question sociale et politique qu’une question scientifique. Elle encourage les jeunes femmes à suivre des modèles comme Rachel Carson, pionnière de la lutte contre les pesticides, et Lynn Margulis, dont les recherches ont redéfini notre compréhension de l’évolution biologique.
De son côté, Teresa Fornaro, une scientifique italienne sélectionnée par la NASA pour la mission Mars2020, incarne l’excellence italienne dans le secteur spatial tout en soulignant des modèles inspirants à suivre dans le domaine STEM.
Avancer vers l’égalité et la justice climatique
Elisa Palazzi, enseignant la physique du climat à l’Université de Turin, souligne également cette empathie naturelle que les femmes ressentent pour le monde naturel et ses changements. Elle s’efforce de transmettre sa passion pour la science climatique aux générations futures, insistant sur l’impact dévastateur que le changement climatique a particulièrement sur les femmes dans les régions isolées, comme les hautes altitudes du sud-est asiatique. Là-bas, les femmes doivent parcourir des distances de plus en plus longues pour fournir en eau, nourriture et plantes médicinales, réduisant ainsi leur accès à l’éducation. Cela démontre le besoin crucial de justice climatique alliée à la parité de genre.
Perspectives pour l’avenir
Pour beaucoup, faire avancer la cause environnementale ne consiste pas seulement à lutter pour les droits des espèces naturelles mais aussi à réfléchir sur la manière dont les droits des femmes et de la nature sont souvent intimement liés. Ce débat ne se limite pas aux scientifiques : Giulia Calogero, présidente de l’association Menkab qui oeuvre pour la conservation de la biodiversité marine, affirme que dans les environnements professionnels intimidants souvent dominés par les hommes, travailler par compétences, et non par genre, peut dissiper les préjugés.
Alors que les femmes scientifiques et écologistes continuent de franchir les barrières institutionnelles, leur impact sur la société est indéniable. Qu’il s’agisse de mesurer les phénomènes sismiques sur l’Etna ou d’explorer les profondeurs de l’océan à la recherche de royaumes inexplorés, ces femmes démontrent clairement que leur implication et leur passion pour un monde meilleur créeront une interaction durable entre science, politique et justice sociale.